De nombreuses études montrent que dans les premières années de la scolarité, un enseignement dans une langue commune et maîtrisée dans la famille, prédispose l’enfant à un apprentissage d’une seconde langue, et augmente ensuite ses chances de réussite scolaire. Le séminaire organisé par l’Organisation Internationale de la Francophonie appuyée par l’IFEF Dakar, qui s’est tenu du 27 au 29 juin 2022, a permis de soulever les aspects pédagogique et politique de la question des langues d’apprentissage.

Le point fort de ce séminaire fut la présentation de recherches menées dans quatre pays, qui ont permis de mieux cerner les difficultés et enjeux de la pluralité des langues à l’échelle scolaire. Ces recherches s’inscrivent dans le cadre du programme ELAN (école et langues nationales) – Afrique que l’OIF mène depuis 2011.

Notre camarade Amadou Tidjane BA, secrétaire générale du SNES-Mauritanie, a pu représenter le CSFEF sur place à Dakar. C’est en toute franchise que les participants ont soulignés la difficulté de mener la recherche sur un sujet aussi sensible, de même que malgré toutes les bonnes intentions, il est clair que les enseignants n’ont pas toujours les moyens de mener une pédagogie intégrant différentes langues à l’école. Il est par exemple fondamental de former les enseignants à la didactique du bilinguisme, tant dans la démarche d’enseignement que d’évaluation.

Une des difficultés relevées est la gestion de l’hétérogénéité des langues dans un même établissement scolaire ou d’une même classe, l’établissement ou l’enseignant doit alors s’organiser pour garantir l’égalité d’accès au savoir dans cette pluralité linguistique. Il faut donc trouver des réponses plus collectives, plus pensées en amont.

Pendant ces trois jours, une bonne articulation entre les résultats des recherches et l’expérience des acteurs de terrain a permis de formuler des recommandations. Il est clair que c’est en consolidant les liens de collaboration entre les acteurs institutionnels, les chercheurs, les praticiens, en impliquant ces premiers dans l’ensemble du processus, dès son démarrage, tout en respectant les normes d’une recherche objective et non orientée que l’on pourra progresser.

Pour les syndicats de la francophonie la diversité linguistique est une richesse mais également une étape incontournable dans l’apprentissage. Les enseignants ne doivent pas se sentir démunis, le bilinguisme sous tous ses aspect doit entrer dans la formation initiale, des espaces d’échange entre pairs doivent également permettre de mieux surmonter les obstacles dans l’intérêt des jeunes. On lira avec intérêt la synthèse écrite par Amadou Tidjane.

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