Lors de la Rencontre du CSFEF qui s’est tenu à Hammamet en Tunisie du 13 au 15 octobre 2022, les personnes déléguées ont adopté à l’unanimité cette motion spéciale à propos du scandale de l’Université Franco-Tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée (UFTAM).

A l’occasion de la tenue de sa rencontre à Hammamet en Tunisie en marge du sommet mondial de la francophonie prévu en novembre 2022, le comité syndical francophone de l’éducation et de la formation de l’internationale de l’éducation (CSFEF-IE), après avoir pris connaissance des tenants et aboutissants de l’installation en Tunisie de l’université franco-tunisienne pour l’Afrique et la méditerranée (UFTAM):

  • Rappelle que cette « université » exerce en Tunisie depuis septembre 2019, en vertu d’un protocole d’accord signé à Paris le 14 février 2019 par les ministres tunisien et français de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique à l’époque et ce, dans l’illégalité totale et au mépris des lois en vigueur réglementant l’enseignement supérieur en Tunisie et qu’elle n’y a aucune existence légale.
  • Souligne à cet égard que cette « université » est soutenue par une association portant le même nom, et dont la mission, les objectifs et le champ d’action créent le flou et la confusion entre ces deux structures, ce qui s’apparenterait à un subterfuge pour contourner les lois tunisiennes.
  • Rappelle qu’au terme d’une enquête pour suspicions d’abus financiers et administratifs au sein du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique tunisien, le dossier de l’UFTAM a été transféré devant la justice tunisienne. Depuis, les procédures judiciaires sont en cours.
  • Attire l’attention sur l’étroite collusion qui existerait entre l’empressement tunisien pour démarrer cette « université » en septembre 2019 et la nomination de l’ancien ministre tunisien de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique au poste de recteur de l’agence francophone universitaire (AUF) en décembre de la même année.
  • Exprime sa solidarité avec la Fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (FGESRS-UGTT), organisation syndicale tunisienne affiliée au CFSEF-IE et ses positions, vis-à-vis ce dossier, exprimées plusieurs fois par voie de communiqués et de déclarations de son secrétaire général, qui ont alerté sur la non-transparence de ce projet et dénoncé son illégalité.
  • Demande aux gouvernements tunisien et français de trouver une issue à ce scandale et presse les autorités tunisiennes de prendre toutes les mesures nécessaires pour arrêter officiellement les activités de cette « université » et ouvrir une enquête administrative et financière afin de déterminer les responsabilités et d’en publier les résultats le plus rapidement possible.
  • Réitère son profond attachement aux principes de la collaboration académique internationale équitable, équilibrée et respectueuse des lois des pays impliqués.

 

Motion adoptée à l’unanimité lors de la Rencontre du Comité syndical francophone de l’éducatio n et e la formation (CSFEF) à Hammamet, Tunisie, le 15 octobre 2022.