Lors de la dernière Rencontre du CSFEF, nous avons eu un débat sur la place de langue maternelle dans le commencement des apprentissages scolaires. C’est en concertation avec les enseignants et les enseignantes, au vu également d’évaluations régulières, qu’il faut prendre les mesures les plus intelligentes et non en imposant un système qui pourrait défavoriser certains enfants. Ci-dessous, l’exemple Mauritanien, dénoncé par les syndicats de l’éducation.
« Une réforme du système éducatif mauritanien qui ne mettrait pas les langues premières des enfants et leurs langues maternelles au coeur du système éducatif comme principales langues d’enseignement du préscolaire au lycée est pure trahison du peuple mauritanien par le pouvoir en place ».
On ne peut pas, dans un rapport, vanter les réussites de l’Institut des Langues Nationales en regrettant l’arrêt de son projet, et proposer de faire tout le contraire de ce qui était l’âme de ce projet. Ça s’appelle du cynisme.
L’officialisation des langues pulaar, wolof et soninké est une condition préalable et non négociable pour l’égalité des chances et la consolidation de l’unité nationale en Mauritanie. Si le ministre de l’éducation nationale, face aux représentants des associations de langues, soutien que l’officialisation relèverait des résultats du dialogue politique en gestation entre le pouvoir ou sa majorité et l’opposition, pourquoi alors une telle précipitation qui n’est en réalité une fois encore, à l’image de ce qui se passe en coulisses avec les associations des victimes du passif humanitaire, qu’une manoeuvre dilatoire qui vise à torpiller le dit dialogue et à le vider de toute sa substance. Pourquoi se précipiter à écrire une loi d’orientation de l’éducation alors que les aspects politiques et juridiques qui doivent guider et définir les contours de cette loi sont prévus dans des négociations futures ?
En réalité, au vu de la première note d’orientation concoctée par les,services du ministère, l’objectif inavoué n’est plus ni moins que de faire avaler au noirs de Mauritanie la mascarade de réforme de 1999 en la saupoudrant de quelques heures d’enseignement des langues nationales pulaar, wolof et soninké.
La reforme de 1999 ? Cette réforme qui a été au coeur des malheurs de notre éducation pour ne pas dire de notre pays, cette reforme doit tout simplement être jetée aux poubelles de l’histoire éducative du pays. Qui avait dit que pour changer de politique il faut changer les hommes ? Ghazouani n’a pas osé, ou du moins n’a pas voulu. Allez savoir pourquoi.
Merci à Negbouha Mint Mohamed Vall d’avoir osé dire non, et surtout d’avoir osé démissionner pour ne par cautionner une telle mascarade.
Déclaration à propos du projet sur la loi d’orientation du système éducatif national
Dans le cadre de la préparation du projet de loi d’orientation de l’Education, la Coordination des associations culturelles nationales (ARPRIM, AMPLCS, APROLAWO) a été reçue le jeudi 10 mars 2022, par le Ministre de l’Education nationale et de la Réforme du Système Educatif en présence de son staff et de l’expert juriste.
Au cours de cette rencontre, le Ministre leur a fait un exposé de la note de présentation de la loi d’orientation sur l’Education en Mauritanie.
Prenant la parole à leur tour, les représentants de la Coordination ont exprimé leur déception par rapport à ce qu’ils estiment être une remise en cause de certaines options fortes mentionnées dans le rapport général des Journées nationales de concertation.
Ils ont présenté au Ministre des amendements au texte réaffirmant entre autres leur revendication de l’officialisation des langues nationales pulaar, sooninke et wolof, d’en faire des langues d’enseignement et non des langues de communication tel que cela apparaît dans la note de présentation de la loi.
Dans ses réponses, le Ministre a estimé que la décision d’officialisation des langues devrait être discutée par les acteurs politiques dans leur concertation. Il a malgré tout pris bonne note des suggestions faites par les représentants des Associations et a promis de d’étudier la possibilité de les prendre en considération.
Nouakchott, le 10 mars 2022