Notre camarade Salifou Camara, secrétaire général de la fédération professionnel de l’Éducation était invité au congrès du SNES-FSU, qui s’est tenu à Montpellier du 9 au 13 mai 2022.

En Guinée un coup d’État a renversé le gouvernement en septembre 2021, une junte militaire s’est installée au pouvoir et a mis en place un Comité national de rassemblement pour le développement. D’anciens ministres, soupçonnés de corruption et de détournement de fonds public ont été arrêtés et seront jugés. La population a massivement adhéré au projet porté par les nouvelles autorités, les syndicats ont envisagé avec beaucoup d’espoir de voir leurs revendications satisfaites.

Améliorer les conditions de travail : une urgence

«Les enseignants et les enseignantes vivent une situation difficile, avec des salaires très bas, des primes de logement ridicules par rapport au coût des loyers » nous dit Salifou Camara, « il n’est pas rare que les effectifs de classes dépassent 50 élèves ce qui entraîne une surcharge de travail pour une reconnaissance très faible de la profession enseignante» ajoute-t-il.

C’est pourquoi l’intersyndicale de l’éducation a lancé une grève le 6 avril dernier, qui a été très suivie. La plateforme commune de revendication incluait l’augmentation du salaire indiciaire, la titularisation des nombreux enseignants contractuels, l’organisation de concours professionnels pour progresser dans la carrière, la création d’un fond de fonctionnement substantiel pour le travail des chefs d’établissements, des directeurs territoriaux et des inspecteurs régionaux.

Des syndicats parfois divisés

Les centrales syndicales et certains fédérations de l’éducation ont malheureusement tenté de freiner cette grève en négociant en sous-main. Il a fallu toute la ténacité de l’intersyndicale pour parvenir à un engagement du président du comité national de la transition (organe législatif qui a remplacé l’assemblée nationale), visant à assainir les dépenses publiques, et à ouvrir la négociation. La grève a été suspendue alors que la période des examens va bientôt débuter.

Entraide et coopération nécessaires

La lutte syndicale est difficile en Guinée comme dans beaucoup de pays d’Afrique francophone, « j’ai moi-même subi des pression avec des véhicules de police qui rodaient autour de mon domicile et j’ai du me cacher quelques jours » juste avant votre congrès, indique Salifou, qui reste serein, « j’ai beaucoup apprécié le soutien des syndicats français et du Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation dans ce moment difficile que j’ai traversé et je suis certain que ces interventions ont permis le relâchement de la pression sur ma personne».