Vous m’avez fait l’honneur d’accepter ma candidature comme présidente du CSFEF. A l’issue de ces journées de rencontres si riches de réflexion et de projets, j’entame donc un mandat de deux années avec l’énergie qui nous anime toutes et tous, celle du syndicalisme.

Avant toute chose, il me semble essentiel de dire d’où je viens en présentant mon parcours et mes engagements. J’enseigne l’histoire géographie dans un lycée de la périphérie rouennaise en Normandie. Je suis actuellement secrétaire nationale au SNES-FSU en charge du lycée, du baccalauréat (examen national de fin des études secondaires) et de l’accès à l’enseignement supérieur. C’est dans ce cadre que je siège au Conseil Supérieur de l’Education, instance consultative présidée par le ministre de l’Education nationale où sont présentées tous les textes réglementaires touchant à l’organisation des enseignements et aux contenus de programmes scolaires. Ces cinq dernières années ont été marquées par une intense activité et des actions pour lutter contre une réforme globale du système éducatif largement ancré dans des politiques qu’on retrouve partout comme en témoignent nos échanges lors de cette rencontre.

On retrouve en effet partout le repli des ambitions en matière d’élévation du niveau de qualification, le creusement des inégalités sociales et de genre ainsi que dans l’emprise de plus en plus importante du privé, y compris via le développement du numérique éducatif. Ces choix politiques sont aussi la marque de politiques libérales qui mettent partout dans le monde l’enseignement public et le principe de la gratuité. Ces choix politiques, nous les combattons toutes et tous d’une manière ou d’une autre.


Présider le CSFEF, ce sera aussi pour moi une manière de faire du syndicalisme autrement, de nous enrichir de nos expériences particulières pour mettre en commun nos réflexions et consolider les solidarités d’un monde de l’éducation uni par des revendications souvent similaires et par les mêmes convictions.  

A écouter nos débats, je suis heureuse de constater la vitalité du syndicalisme de l’Education en francophonie, la richesse des analyses, des réflexions. Envers et contre tout, malgré un contexte difficile parfois, souvent même, avec la guerre, des coups d’Etat, l’instabilité politique, crises humanitaires, économiques et sociales, malgré les entraves aux libertés syndicales, les syndicalistes agissent et font entendre leur voix. Et quelles voix !

La voix des femmes syndicalistes d’abord, c’est celle des femmes qui luttent au quotidien, qui n’attendent pas qu’on leur donne la parole mais qui la prennent. Ce sont les femmes syndicalistes lors de cette rencontre qui ont trouvé ici un espace de parole mais aussi de pouvoir, qui, par leur propre émancipation travaillent à l’émancipation de toutes et tous. Pour la première fois de son histoire, le bureau du CSFEF est composé d’une majorité de femmes bien au-delà de la parité, le président et une présidente !

Pour toutes ces raisons et pour l’espoir que porte le CSFEF, et parce que ce qui nous unit est bien plus fort que ce qui nous divise, il faut poursuivre et approfondir le travail de coopération au nom du progrès social et de l’émancipation.