L’unité d’action syndicale qui regroupe l’ensemble des centrales syndicales et le groupement des syndicats autonomes note que le coup d’Etat est la conséquence d’une gestion catastrophique du pays par le gouvernement et le président démis: « mauvaise gouvernance à la fois politique, économique et sécuritaire, non prise en compte d’une part des préoccupations populaires clairement exprimées à l’occasion et à la suite de l’insurrection populaire et d’autre part des interpellations répétées des organisations démocratiques du pays dont les syndicats. »

Mais cette prise de position ne vaut pas approbation d’un coup de force militaire qui met en péril les institutions démocratiques. C’est pourquoi l’UAS invite ses militant-e-s et sympathisant-e-s, l’ensemble des travailleuses et travailleurs à rester vigilants par rapport à toute velléité de maintien des textes et pratiques liberticides et à toute tentative de remise en cause des conquêtes démocratiques et sociales. A cet effet, ils doivent renforcer leurs organisations, se mobiliser pour poursuivre la lutte en vue de la défense conséquente de leurs droits et acquis en lien avec ceux des populations en général.

Le CSFEF apporte son soutien et sa solidarité à la population burkinabè et exprime sa confiance dans les organisations syndicales afin qu’elles mettent en avant les aspirations de liberté et de justice indispensables pour l’avenir de leur pays.

Texte intégral de la déclaration de l’UAS

L’Unité d’Action Syndicale du Burkina Faso suit avec beaucoup d’attention le développement de la situation nationale. A la suite de tirs dans certaines casernes et de rumeurs diverses, un groupe de militaires a annoncé le lundi 24 janvier 2022 à la télévision nationale la prise du pouvoir au nom du « Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration ».

L’UAS note que cette situation est la conséquence de la gestion du pays par le régime du Président Marc Christian Kabore qui assume de ce fait, une responsabilité évidente dans la survenue de ce coup d’État. En effet, la gestion du pouvoir est restée marquée par une mauvaise gouvernance à la fois politique, économique et sécuritaire, la non prise en compte d’une part des préoccupations populaires clairement exprimées à l’occasion et à la suite de l’insurrection populaire et d’autre part des interpellations répétées des organisations démocratiques du pays dont les syndicats. Cela s’est traduit par l’incapacité à garantir aux populations leur droit à la sécurité et à une expérience digne, le développement à grande échelle de la corruption encouragée par une impunité totale, la remise en cause des libertés démocratiques et syndicales, notamment la liberté de manifester, le droit à l’information et la liberté d’expression, la remise en cause des acquis des travailleurs. En fait, en violant de façon répétée la loi, le pouvoir « démocratiquement élu » s’inscrivait déjà dans les pratiques des États d’exception et d’une certaine façon, préparait le lit à la remise en cause de l’État de droit.

Cela dit, l’UAS rappelle son opposition de principe aux coups d’État. Elle réaffirme cette position et exprime son ferme attachement au respect des libertés démocratiques et syndicales, à la sauvegarde des acquis des travailleurs, au respect du droit à la vie et à la sécurité des populations. Elle invite par conséquent ses militants et sympathisants, l’ensemble des travailleuses et travailleurs à rester vigilants par rapport à toute velléité de maintien des textes et pratiques liberticides et à toute tentative de remise en cause des conquêtes démocratiques et sociales. A cet effet, ils doivent renforcer leurs organisations, se mobiliser pour poursuivre la lutte en vue de la défense conséquente de leurs droits et acquis en lien avec ceux des populations en général.

Les centrales syndicales :

CGT-B, CNTB, CSG, FO/UNS, ONSL, USTB.

Les syndicats autonomes :

SAIB, SAMAE, SATB. SATEB. SBM, SNEAB, SNESS, SYNAPAGER, SYNATEB, SYNATEL, SYNATIC, SYNATIPB, SYNATRAD, SYNTAS, SYNTRAPOST, SYSFMAB, UGMB.