Le bureau du Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation (CSFEF) réuni à Nouakchott du 19 au 20 juin 2022 déplore la situation de l’école en Mauritanie où seulement 1% des élèves d’une cohorte donnée du secteur public obtiennent le bac selon l’Institut Pédagogique Nationale (IPN).

Les raisons principales sont :

  • L’absence d’écoles maternelles publiques alors qu’il est reconnu qu’une scolarité précoce est un facteur de réussite.
  • La non prise en compte de la diversité des langues d’apprentissage scolaire qui accentue les inégalités et complexifie tous les apprentissages.
  • Les enfants sont forcés de suivre leur scolarité dans une langue qu’ils ne maitrisent pas ou peu, ils sont par conséquent fortement pénalisés par rapport à ceux qui ont accès aux apprentissages dans leur langue maternelle.
  • Le déficit de formation en didactique des langues, et notamment en didactique bi-plurilingue dans les salles de classe, s’inscrit dans un déficit global de la formation initiale et continue qui ne sont pas budgétisés au niveau de l’État.
  • La formation repose sur les aides allouées par d’autres pays. Aucun support pédagogique   n’est à disposition des enseignantes et enseignants excepté le manuel de l’élève qui, de plus, est mal conçu et rarement adapté.
  • Le déficit de dialogue social et la non reconnaissance des revendications portées par les personnels qui sont confrontés au quotidien à toutes ces difficultés éloigne encore plus les élèves de la possibilité de réussir leur scolarité.

Le bureau du CSFEF revendique comme première mesure d’urgence de renouer avec un vrai dialogue social pour travailler à mettre en œuvre des mesures qui permettent la réussite de toutes et tous conformément à l’objectif de développement durable 4 : assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.