Du 10 au 12 juin 2025, une cinquantaine de déléguées et de délégués se sont rassemblés à Mont-Tremblant, lors du 6e congrès de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ). À cette occasion, les participantes et les participants ont abordé les réalités vécues par le personnel des services de la petite enfance ainsi que les défis actuels auxquels le milieu est confronté.

Gaétan Kponougon, secrétaire général du Syndicat National des Enseignants des Écoles Maternelles du Bénin (SYNAEM-Bénin), et Gina Pancorbo, coordonnatrice de la recherche et du plaidoyer à l’Internationale de l’Éducation (IE), ont été invités pour témoigner de l’état de ces services à l’international et ont exposé les différentes visions de la profession, à travers le monde.

 

Un rassemblement organisé par la FIPEQ

Anne-Marie Bellerose, présidente de la FIPEQ élue pour un second mandat consécutif, a marqué le congrès avec son intervention percutante sur les enjeux menaçant actuellement les services éducatifs à la petite enfance. « Partout dans le monde, la qualité des services éducatifs à la petite enfance et les conditions de travail du personnel sont mises à mal. La pénurie de main-d’œuvre pousse trop souvent les gouvernements à réduire les exigences de qualification et à offrir des formations écourtées, ce qui compromet directement la qualité des services, la reconnaissance professionnelle, les salaires… et alimente l’idée dangereuse que n’importe qui peut travailler avec de jeunes enfants. », explique-t-elle.

Celle-ci a fait un appel à l’entraide internationale pour faire face à ces enjeux. « Dans ce contexte préoccupant, une action syndicale concertée à l’échelle internationale est plus que jamais nécessaire. C’est pourquoi nous sommes heureux et fiers d’entendre aujourd’hui les témoignages en provenance de l’international. ».

 

La petite enfance au Bénin

Du côté de l’international, un premier témoignage de Gaétan Kponougon, secrétaire général du SYNAEM-Bénin, a mis la table aux discussions. Celui-ci a brossé un portrait de la situation de la petite enfance au Bénin, dans le contexte africain, en mettant en lumière les défis et les efforts syndicaux, afin de valoriser ce secteur essentiel.

« La question fondamentale, c’est le financement de l’éducation de la petite enfance » a déclaré Gaétan Kponougon, appelant à l’adoption de nouvelles mesures législatives visant à protéger les services éducatifs. Actuellement, le taux de préscolarisation ne dépasse pas 20% au Bénin, et ce malgré les objectifs du Plan Sectoriel de l’Éducation post-2015, soit de passer à 14,3 % en 2015, à 40 % en 2025, puis à 50 % en 2030. D’autres objectifs, tels que la construction d’un millier d’écoles primaires et la réduction du nombre d’élèves par classe de 49 à 40, ne pourront pas être atteint d’ici 2030 sans des mesures fortes et un véritable engagement politique de la part du gouvernement.

Le système d’éducation béninois est aussi touché par le manque d’éducatrices et d’éducateurs qualifiés, ainsi que de personnel de soutien. « Dans la majorité des écoles, la question de la formation et de la spécialisation des acteurs pose problème. », a continué le secrétaire général du SYNAEM-Bénin.

 

Importance de la solidarité internationale

De son côté, Gina Pancorbo, coordonnatrice de la recherche et du plaidoyer à l’Internationale de l’Éducation (IE) et également responsable des dossiers de la petite enfance, a fait une présentation des projets en cours à l’échelle internationale, mentionnant notamment les résolutions votées lors du 10e congrès mondial de l’IE, en août 2025. Elle a ensuite présenté les actions récentes touchant le secteur de la petite enfance ainsi que les enjeux rapportés par des syndicats partenaires à travers le monde.

 

De telles opportunités de partage demeurent primordiales dans la lutte pour défendre et améliorer les conditions de travail du personnel de l’éducation. Celles-ci nous permettent de construire des synergies et de former une communauté unie, renforçant notre pouvoir d’action collective, en s’inspirant de l’expérience des autres syndicats. Cette dynamique est encouragée lors de nos rassemblements, comme lors du dernier Bureau à Casablanca, et à travers nos objectifs communs : continuons de développer notre solidarité francophone en éducation!