Une délégation du CSFEF a eu l’opportunité de rencontrer deux figures majeures de l’éducation au Maroc, le 22 avril dernier. Mohamed Saad Berrada, ministre marocain de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, ainsi que Mohamed Khalfaoui, Secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, ont échangé avec plusieurs représentants syndicaux internationaux à cet effet.

 

Échange privilégié avec le ministre de l’Éducation nationale

Le ministre de l’Éducation nationale nous a expliqué que le gouvernement marocain travaille actuellement à réformer son système d’éducation. Cette réforme repose sur trois piliers centraux : la rénovation des infrastructures scolaires, la valorisation et la formation du corps enseignant, ainsi que l’accès à une éducation publique de qualité pour tous.

 

Une réforme assise sur trois piliers

Concernant les infrastructures scolaires, il faut savoir que la moitié des écoles primaires et près du tiers des collèges ont été rénovés depuis le début de la réforme. L’objectif du gouvernement est de compléter la rénovation des autres, dans les prochaines années.

Pour ce qui a trait à la valorisation et la formation du personnel enseignant, le ministre Berrada a précisé que le gouvernement a amélioré les conditions de travail des enseignantes et des enseignants, investi massivement dans son système d’éducation, mis en place de nouveaux outils pédagogiques et a financé des évaluations périodiques afin de bien cerner les besoins du milieu.

 

Des mesures pour une éducation publique de qualité

Quant à l’accès à une éducation publique de qualité pour tous, le gouvernement a décidé de passer à l’action après avoir constaté qu’une majorité des élèves au primaire ne maitrisait pas adéquatement certaines matières élémentaires, comme le français et les mathématiques. Des mesures de mise à niveau ont donc été instaurées, ce qui devrait mener à une amélioration tangible du niveau de réussite au primaire. La réforme vise également à réduire le taux d’abandon scolaire, tout en assurant l’existence de classes préparatoires de qualité, afin d’offrir des opportunités équitables pour tous.

 

Le ministre a profité de la rencontre pour souligner la coopération étroite entre le gouvernement et les syndicats, ce qui facilite le déploiement de cette réforme complexe.

 

Réflexion partagée avec le secrétaire général de l’Enseignement supérieur

La délégation du CSFEF a eu l’occasion également de rencontrer Mohamed Khalfaoui, secrétaire général du ministère marocain de l’Enseignement supérieur. L’intelligence artificielle a été au cœur des discussions, plus particulièrement, les défis pédagogiques liés à son utilisation, qui entraîne notamment la transformation des pratiques académiques et l’évolution des contenus de formation.

 

Le secrétaire général reconnaît l’existence d’un besoin d’accompagnement accru pour les étudiantes et les étudiants, afin de faciliter leur adaptation. Toutefois, l’intelligence artificielle offre elle aussi de nouvelles opportunités liées à la personnalisation des parcours individuels, comme pour l’accessibilité et la transmission des savoirs, notamment dans le domaine de la recherche.

 

Encourager l’accessibilité à l’enseignement supérieur

 

Les participants à la rencontre se sont également penchés sur un sujet important, soit le droit à l’éducation et l’accessibilité à l’enseignement supérieur. Même si l’accès aux universités marocaines et à la maitrise est gratuit, seul 7 % des jeunes s’inscrivent à l’enseignement supérieur, dont un bon nombre dans le secteur privé.

 

Le secrétaire général et les représentants syndicaux se sont entendus pour renforcer leur collaboration, dans l’élaboration des politiques touchant l’enseignement supérieur. Plus particulièrement, il a été question de mesures pour renforcer l’usage de la langue française, au sein du milieu universitaire.

Bilan des rencontres

La délégation du CSFEF s’est grandement démarquée par sa motivation et sa collaboration syndicale.

En effet, cette journée de travail a permis au CSFEF de présenter ses missions et de mettre l’accent sur la francophonie, le dialogue social, l’éducation de qualité et la défense de l’éducation publique, tout en soulignant le travail important réalisé par les syndicats nationaux.